ANTHROPOLOGIE STRUCTURALE I

ANTHROPOLOGIE STRUCTURALE I

Claude LEVI-STRAUSS

Il s’agit d’un recueil d’articles

I : HISTOIRE ET ETHNOLOGIE (1949)

L’Histoire et l’Ethnologie ont les mêmes buts et mêmes méthodes mais l’Histoire s’intéresse aux expressions conscientes de la vie sociale, l’ethnologie à ses expressions inconscientes. L’objet de l’Ethnologie est de faire apparaitre la structure inconsciente sous jacente à chaque Institution. De plus, faute de documents, l’Histoire est hors d’atteinte de l’Ethnologie, celle-ci doit faire une analyse synchronique mais Lévi Strauss préfère la méthode comparative qui les variations des coutumes à l’analyse fonctionnaliste qui s’intéresse à l’universalité de la fonction.

PARTIE I : LANGAGE ET PARENTÉ

II : ANALYSE STRUCTURALE EN LINGUISTIQUE ET EN ETHNOLOGIE (1945)

On doit passer des phénomènes conscients à la structure inconsciente, les termes doivent être étudiés dans leurs relations, ils constituent un système, il faut dégager des lois générales. Les phénomènes de parenté sont du même ordre que les phénomènes linguistiques mais ne leur sont pas assimilables ; Le système de parenté recouvre le système des appellations et le système des attitudes qui ne reflètent pas toujours le premier mais est là pour résoudre les insuffisances du système d’appellation (exemple de l’avunculat). L’élément de parenté de base est la structure « frère, sœur, père, fils » (avec les trois relations indispensables : consanguinité, alliance, filiation). L’oncle maternel st la condition même de la structure de parenté du fait de l’existence universelle de la prohibition de l’inceste. Dans l’avunculat l’attitude par rapport au père et l’attitude par rapport à l’oncle forment système.

              Père

Oncle

Attitude chaleureuse

Attitude agressive

Attitude chaleureuse

Système patrilinéaire

Attitude agressive

Système matrilinéaire

La relation oncle/neveu renvoie à la relation frère/sœur et la relation père/fils renvoie à la relation mari/femme. Quand on connait un couple de relations on connait l’autre. Cependant, l’avunculat n’est pas perceptible dans les sociétés où le système de parenté est peu important et dans celles om il est si complexe qu’il noie l’avunculat

III : LANGAGE ET SOCIÉTÉ (1951)

Parenté, économie et langage sont trois formes e communications (femmes, paroles, biens). Il faut rechercher dans les diverses sociétés des homologies entre ces systèmes et entre les divers secteurs de la société (idéologie, politesse, cuisine,…). Le problème n’est pas d’appréhender la société mais des niveaux significatifs et comparables.

PARTIE II : ORGANISATION SOCIALE

VI LA NOTION D’ARCHAÏSME EN ETHNOLOGIE (1952), LES STRUCTURES SOCIALES DANS LE BRÉSIL CENTRALE ET ORIENTAL (1952), LES ORGANISATIONS DUALISTES EXISTENT-ELLES ? (1956)

L’archaïsme ne peut pas être défini en Ethnologie notamment parce que de nombreuses sociétés dites « archaïques » peuvent être complexes et divisées en plusieurs parts. Donc, derrière le dualisme, présenté par les indigènes il peut y avoir une structure inconsciente en triade. Le problème du dualisme. Les winnebago ont deux représentations duales (diamétrale et concentrique de leur village qui correspondent à deux manières de décrire une organisation sociale trop complexe. Chez les Trobriandais (cf Malinowski) la structure diamétrale recouvre d’autres coupes d’opposition (centre, sacré, nourriture crue et conservée, hommes, célibataires Versus périphérie, profane, nourriture cuite et consommée, couples mariés, hommes et femmes). La structure diamétrale est une structure équilibrée ente groupes sociaux, aspects du monde physique et métaphysique. La structure concentrique renvoie à une opposition inégale de type social ou religieux. Chez les Bororo il y a formellement deux structures duales exogamiques lais en fait on peut faire apparaitre trois structures duales endogamiques (concentrique, diamétrale Nord/ Sud et diamétrale Ouste/Est) où les deux clans sont divisés en trois classes (supérieure, moyenne, inférieure). Pour Lévi-Strauss le dualisme est une forme limite du trialisme et le dualisme concentrique est un médiateur entre dualisme diamétral et trialisme.

PARTIE III :MAGIE ET RELIGION

IX LE SOCIER ET SA MAGIE (1949), X L’EFFICACITÉ SYMBOLIQUE (1949)

La magie peut être efficace mais elle implique la croyance du Chaman en lui-même, celle du malade et celle du groupe. C’est donc un phénomène collectif qui peut être compris en termes de structure. En mettant en parallèle chamanisme et psychanalyse on voit dans la conduite magique la réponse qui se révèle à la conscience par des manifestations affectives mais dont la nature profonde est intellectuelle. Déchiré entre deux systèmes de référence l’homme demande à la pensée magique de lui fournir un nouveau système de référence. L’analyse d’un chant destiné à faciliter l’accouchement et étant une métaphore du voyage à l’intérieur du corps, permet de rendre la situation pensable en termes affectifs.

XI LA STRUCTURE DES MYTHES (1955), XII STRUCTURE ET DIALECTIQUE (1956)

            On retrouve les mêmes grands mythes dans toutes les régions, il faut donc tenir compte de toutes les variantes et ne pas rechercher une « version primitive ». Les mythes s’analysent comme la langue par la connaissance de la combinaison des éléments du mythe : les unités de base sont les « mythèmes », l’élément significatif étant des paquets de relations. Pour Lévi-Strauss il n’y a pas toujours redondance entre les mythes et les rites.

PARTIE IV : ART

XIII LE DÉDOUBLEMNT DE LA REPRÉSENTATION DANS LES ARTS DE L’ASIE ET DE L’AMÉRIQUE (1945), XIV LE SERPENT AU CORPS REMPLI DE POISSONS (1947)

L’auteur aborde le problème du dédoublement de la représentation (corps dédoublés, deux profils, éclatement des détails,…) en Asie et en Amérique. Il rejette ma thèse du diffusionnisme pour expliquer cette coïncidence ? Pour Franz boas, ce dédoublement s’expliquait par le passage d’éléments tridimensionnels (dessins sur des boites apr exemple)  à une surface bidimensionnelle. Pour Lévi-Strauss, l’élément tridimensionnel, est avant tout el masque car ce dédoublement se trouve surtout dans les sociétés à maques où il existe une chaine de privilèges qui, par l’intermédiaire des masques, justifie une hiérarchie sociale.

PARTIE V : PROBLÈMES DE MÉTHODES ET D’ENSEIGNEMENT

XV LA NOTION DE STRUCTURE EN ETHNOLOGIE (1952), XVI POSTFACE AU CHAPITRE XV (1956), XVII  DE L’ANTHROPOLOGIE DANS LES SCIENCES SOCIALES ET PROBLÈMES POSÉS PAR SON ENSEIGNEMENT (1954)

La structure a un caractère de système (tous les éléments sont liés ; tout modèle appartient à un groupe de transformation et on peut prévoir la transformation en cas de modification d’un des éléments. La communication se fait à trois niveaux (biens, femmes, messages). Les modèles peuvent être conscients ou inconscients suivant le  niveau où ils fonctionnent. Cependant on peut conserver a version indigène du modèle qui peut être une voie d’entrée de la structure sous-jacente. Le modèle n’est pas la réalité. Un modèle peut être mécanique (quand il est à l’échelle des phénomènes : mariage dans les sociétés primitives) ou statistiques (mariages dans les sociétés développées). L’Ethnologie fait appel à un temps « mécanique » (réversible et non cumulatif), l’Histoire à un temps « statistique » (irréversible).

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