Louise Wimmer

Louise Wimmer - un film de Cyril Mennegun - 2012

"Louise Wimmer a bientôt la cinquantaine, un emploi à temps partiel comme femme de ménage dans un hôtel et une vieille automobile dans laquelle elle dort faute d’avoir le logement social qu’elle demande depuis sept mois. Au cours du film, on comprend qu’elle a mené jadis une « vie normale » et qu’elle s’est retrouvée dans cette situation à la suite d’une rupture conjugale. Elle se débrouille au jour le jour tout en acceptant l’aide discrète des uns et des autres, entre autres de la patronne du café qui veut bien lui faire crédit ou de l’ami qui lui donne un coup de main de temps en temps et elle retrouve régulièrement un amant qui voudrait bien vivre un peu plus avec elle ; ce qu’elle refuse, préférant maintenir cette relation dans la seule dimension sexuelle comme si le fait d’aller plus loin risquait de fissurer cette carapace qu’elle s’est fabriquée pour tenir le coup. Le film est dur, noir, mais se termine sur une « happy end » puisque Louise va enfin pouvoir bénéficier d’un deux pièces pour pouvoir « rebondir ». Qu’on puisse parler de « happy End » parceque l’héroïne en arrive à une situation qui est à peine en dessous de ce qui devrait être normal en dit long sur la situation actuelle.

On ne peut s’empêcher de mettre ce film en parallèle avec un autre film qui a maintenant  26 ans. « Sant toit ni loi » d’Agnès Varda (1985) qui avait fait découvrir Sandrine Bonnaire, traitait d’une jeune fille qui « fait la route », traine et ne cherche pas à s’insérer. C’est sur la route qu’elle trouvera la mort. Deux femmes sans domicile, ce sont leurs seuls points communs. Pour le reste tout les distingue : leurs âges (la vingtaine pour l’une, la cinquantaine pour l’autre), les causes de leur arrivée dans la rue, leur volonté de « rejoindre » la société ou de s’en éloigner, la fin, tragique pour l’une avec une petite lueur d’espoir pour l’autre. Deux formes d’exclusion.

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