L'Art d'aimer
L’ART D’AIMER – Emmanuel Mouret
Il y a des chroniques qu’on hésite à écrire, de peur que le style lourdaud et la plume maladroite flétrissent la finesse du film qu’on doit chroniquer. On hésite également en se disant qu’un lycéen de vingt ans serait plus à même de le faire qu’un prof quinquagénaire. Car, enfin, est ce à moi de parler de « l’art d’aimer » d’Emmanuel Mouret ?
Quatre couples, quatre histoires amoureuses et compliquées : deux adolescents qui sont ensemble depuis l’âge de douze ans et s’accordent le droit « d’aller voir ailleurs », pour une fois seulement. Deux autres qui se connaissent de corps avant même de s’être vus. Cette voisine, si désarmante tant elle manie avec maestria l’ambigüité des sentiments, qui ne cesse de frustrer son pauvre voisin célibataire. Ce couple inoxydable dont la femme annonce à son mari qu’elle doit le tromper si elle veut lui rester fidèle.
Après « changement d’adresse », « Un baiser s’il vous plait » ou « Fais-moi plaisir », Emmanuel Mouret reste fidèle à ses interrogations : qu’est ce qu’aimer ? Pourquoi est ce si compliqué ? Certains critiques de ses films font référence à Marivaux ou Ovide. N’ayant pas cette culture classique, je dirais qu’il faut placer Emmanuel Mouret quelque part entre Guitry, Truffaut, Rohmer et Woody Allen...excusez du peu ! Avec ce style qui lui est si propre, qui pourrait paraitre dépassé et désuet, Emmanuel Mouret est une voix singulière par les temps qui courent. Le film commence ainsi : « Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus... Un pianiste parisien a le don de produire cette musique, même si lui-même ne l’a jamais entendue. » Finalement, tout est dit... Et puis... il y a Frédérique Bel...rien que pour Frédérique Bel .
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