Le tableau

Le Tableau -Jean-François Laguionie (film d'animation – 2011)

 Le peintre a déserté son atelier, laissant son tableau inachevé. Dans le tableau, un château dans lequel vivent les « Toupins » (« toutpeints »), les personnages achevés qui constituent la caste supérieure, rejetant les « pafinis » (ou « pas finis ») de leur domaine et faisant la chasse aux « Reufs », ces croquis à peine esquissés. Mais, éternelle histoire, Claire, une pafinie, et Ramo, un Toupin, s’aiment d’amour tendre et en cachette loin du château (secret, en fait, connu de tous les toupins qui se moquent de cet amour contre-nature). Les Toupins, persuadés que leur créateur a disparu, décident d’asseoir leur pouvoir sur les castes inférieures. Ains,i ils n’hésitent pas à piétiner « Gomme »,  un Reuf qui s’était aventuré dans le château et dont le corps chiffonné sera récupéré par son ami « Plume » et, choqués par l’amour contre-nature d’un Toupin et d’une Pafinie , ils emprisonnent Claire l’amoureuse  Pafinie de Ramo le Toupin. Lola, la meilleure amie de Claire et personnage principal de cette histoire, va alors s’enfuir avec Ramo le Toupin et les deux Reufs, Gomme et Plume, à la recherche du peintre. Ils sortiront du tableau pour découvrir l’atelier du peintre et l’existence d’autres tableaux où ils recueilleront notamment Magenta, le petit tambour, qui ne supporte plus de vivre dans un tableau guerrier où jour après jour les guerriers rouge affrontent les guerriers vert. Dans l’atelier, ils feront connaissance de l’autoportrait du peintre, bougon et râleur, ainsi que de Garance, le portrait de la femme dont le peintre est amoureux et qui pose sur fond de carnaval de Venise. Après quelques péripéties, c’est dans ce carnaval que les personnages découvriront qu’ils peuvent utiliser des tubes de peinture et finir de se peindre eux-mêmes. Ils pourront ainsi redonner vie au petit Gomme, le Reuf piétiné, et finir de peindre tous les personnages de leur propre tableau, cassant ainsi la structure de classes qui s’était établie. Lola sortira ensuite de l’atelier afin de rencontrer le peintre qui ne les avait pas abandonné.

Je n’avais pas été convaincu par le « château des singes », le seul long métrage de Jean-François Laguionie que j’avais pu voir mais là j’ai été ébloui ; d’une part, par l’élégance et l’invention de l’animation et d’autre part par la richesse et l’intelligence d’un scénario qui peut se lire à plusieurs niveaux et  nous donne un film qu’on peut apprécier dès sept-dix ans en suivant les aventures des personnage et à l’âge adulte, par les réflexions développées  sur l’art et la création , mais aussi sur les inégalités sociales et la liberté.

 

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