L’ESPRIT DU TEMPS – ESSAI SUR LA CULTURE DE MASSE

Edgar MORIN : L’ESPRIT DU TEMPS – ESSAI SUR LA CULTURE DE MASSE

Grasset 1975 (1ère édition Grasset-Fasquelle, 1962)

Edgar Morin analyse la culture e masse des années 1930 aux années 1960 (et dut des années 1970 dans cette troisième édition).

L’industrie culturelle est marquée par une contradiction ente deux logiques, une première logique « industrielle-bureaucratique-division du travail- concentration-standardisation » et une logique « individualisme-innovation-concurrence » qu’on peut regrouper sous une opposition entre la standardisation et l’invention qui est au cœur de la dynamique de la culture de masse et explique que la création culturelle ne peut pas être totalement intégrée dans un système de production industrielle.

La réception de la culture de masse se caractérise par un autre double mouvement : un abaissement des barrières nationales et de classes mais en même temps u processus de différenciation au sein des supports. La culture de masse va provoquer un double mouvement de dévalorisation de la haute culture qui tend à s’adapter aux standards commerciaux et d’augmentation de la qualité des standards. Cependant, ces standards de la culture de masse tendent à brider l’invention. Cette culture de masse découle du syncrétisme des années 1930 qui lui-même est issu de la fusion entre le romanesque et le réel aux 17è et 19è siècles et le courant populaire issu des feuilletons du 19ème siècle.

            Dans cette culture de masse, le rêve et le réel vont déborder l’un sur l’autre, les faits divers repris par les journaux intégrant une part de rêve en même temps que la fiction devient plus réaliste. Cependant, cette culture de masse ignore els problèmes du travail et valorise les loisirs et l’instant présent. Elle engendre des champs imaginaires communs dans l’espace à consonance mythique. Cet imaginaire relève d’un processus à la fois projectif (projection des pulsions) et identificatoire et peut engendrer des mythes voire des modèles culturels (avec, par exemple, les stars vues comme des demi-dieux). Cependant la finalité religieuse et culturelle des œuvres s’st effacée au profit d’une finalité esthétique mettant l’accent sur la jouissance individuelle présente.

Dans les années 1930 va apparaitre une corrélation entre trois courants : el courant réaliste, le héros sympathique et le happy-end. Il y aura également une juxtaposition entre les valeurs masculines (violence, aventure,…) et féminines (érotisme désexualisé jusqu’aux années 60, bonheur,…). Le bonheur et l’amour occupent une place centrale mais c’est un amour qui ne se brise plus sur les institutions et qui apparait comme à la fois mythologique et réaliste. Le bonheur apparait avec l'effacement de la contradiction entre liberté individuelle et société.

            Pour Edgar Morin la culture de masse des années 1960 favorise un individualisme hédoniste qu’il faut différencier de l’individualisme petit-bourgeois du 19ème siècle et est un embryon de religieux qui se fonde sur le profane et tient lieu de lien social. En mêlant imaginaire et réel, la culture de masse incite à l’imitation et change la société mais peut être génératrice de frustrations quand le réalisation n’est pas possible. Cependant, cette culture entre en crise au début des années 1970 (Morin écrit en 1975) et se métamorphose d’une part parce que la mythologie et ses demi-dieux se dégrade et d’autre part parce que la culture de masse échappe à l’univers des medias pour déborder sur al consommation, la maison et les loisirs… Vers 1975 on assiste à la domination de trois pôles culturels : la culture cultivée, la culture de masse et la « contre-culture ».

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